Une église, un prêtre qui me parle.

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Modérateur : ROSA ALBA

Lame X
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Une église, un prêtre qui me parle.

Message par Lame X »

Bonjour,
il y a quelques jours j'ai fait ce rêve.
Je dois d'abord préciser que je venais de recevoir une proposition pour donner un concert dans une église avec mon ami l'hiver prochain et cette demande m'a fait plaisir (j'aime beaucoup jouer dans ces lieux).

Le rêve. Nous sommes dans une arrière salle de l'église pour nous préparer, nous entendons au loin, des soeurs chanter des cantiques. J'évoque le sujet du répertoire avec mon ami. Je lui soumets mon désir d'interpréter mes compositions en plus du répertoire habituel.
Il me répond, dubitatif, que mes compositions ne sont pas assez "classiques" pour ce genre de "festival". Le mot "festival" me parait étrange pour le corps ecclésiastique mais il s'agit bel et bien d'un festival.
C'est alors que je plaque au sol mon ami dans un mouvement semblable à  une prise de judo. Dos au sol il me regarde et m'écoute. "Tu n'en sais rien, il faut essayer de leur proposer" dis-je, calmement.
Un prêtre arrive en notre direction certainement pour nous informer du déroulement du programme. Je suis alors accablée par le doute et le manque d'inspiration. C'est à  moi que le prêtre veut parler. Il m'indique une petite table ciselée dans du bois foncé, m'invite à  poser mes mains à  plat dessus, juxtaposées. Placé derrière moi, le prêtre pose alors ses mains sur les miennes. Leur douceur me procure un profond bien être, une sensation de paix intérieure. C'est alors qu'il récite une sorte de prière dont je me rappelle ces mots: "Laisse entrer en toi la lumière". Alors que je regarde la croix du Christ devant moi, un faisceau de lumière très vive se fait de plus en plus large et semble m'entourer. C'est un moment magique. Je ne sais pas si il présage des choses aussi belles que ce que j'ai pu vivre dans ce rêve... mais si c'est le cas... je n'arrive même pas à  imaginer ce qu'il pourrait arriver d'aussi transcendant

merci d'avance pour votre aide
fox
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Message par fox »

Bonjour Lame X,

Mon hypothèse :

Quand le prêtre te dit : "Laisse entrer en toi la lumière" , je pense qu'il faut entendre par là  , la lumière de l'Inconscient. Ce prêtre représente ce que Jung nomme l'archétype du vieux sage. Il est ton animus et je pense que d'une certaine façon il vient au secours d'une autre figure de ton animus, ton ami. L'animus est un guide qu'il faut écouter et non pas soumettre à  sa volonté.

Le prêtre te fait toucher la matière du bois (ton corps?) pour y faire descendre l'Esprit. Il sert de canal.

Etienne Perrot:
<< Les alchimistes affirmaient comme ambition : «spiritualiser le corps et corporifier l'esprit». Pour moi, l'accent est maintenant mis sur le second terme : mon effort doit porter sur la descente de l'esprit et sa présence dans le domaine terrestre ; la musique, art du ciel, doit s'incarner pour refleurir dans des corps devenus instruments dociles.
Ceux qu'on appelle musiciens sont des anges qui nous font sortir dans l'invisible. Pendant les longues années d'obscurité, la musique me fut non seulement une porte, mais un véhicule, une puissante paire d'ailes me soulevant et m'emportant à  mille lieues au-dessus de mes misères. Même si elle ne pouvait m'en libérer pour de bon, elle attestait la réalité d'un autre monde que, plus tard, l'alchimie m'apprendrait à  changer, selon sa promesse, en ciel terrestre.>>

Quel est le style de tes compositions, si ce n'est pas trop indiscret? :)
Lame X
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Message par Lame X »

Merci beaucoup pour la réponse, je vais l'intégrer et y repenser souvent :)
fox
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Message par fox »

Certainement que ton ami représente des doutes infondés que tu as raison de plaquer au sol.
L'inspiration te viendrait en écoutant ton inconscient.

LAME = L'à‚ME :)
fox
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Message par fox »

L'intégralité du texte, que l'on retrouve dans son livre "Quand le rêve dessine un chemin"

CONCERTINO POUR LA NUIT DE NOà‹L

Quel dessein poursuivons-nous, sinon de faire éclore le chant de l'âme ? Les anciens alchimistes, nos prédécesseurs, n'avaient pas pour rien donné à  leur grand oeuvre le nom d'art de musique. Changer les pierres muettes, massives, opaques que sont souvent les humains en instruments vibrants ; pour cela, creuser les corps, les tendre de cordes faites d'une sensibilité affinée par l'exploration intérieure, jusqu'à  ce qu'elles résonnent du souffle montant du fond, éveillé par le colloque d'amour : tel est le programme dont l'Alchimie, qui est la Nature créatrice, a fait de nous les exécutants. S'il se réalise, le fracas métallique de nos cités se doublera d'une musique secrète qui finira par le transmuer en harmonie, comme jadis les fauves furent apaisés par Orphée. Cette musique sera celle d'êtres frémissants au vent de l'inspiration, vivantes harpes éoliennes.
Entrer dans la voie de la transformation avec un compagnon ou une compagne qui nous dirige vers nous-mêmes, c'est nous ouvrir à  une irradiation, celle qui émane de la profondeur de l'âme. Une musique silencieuse naît alors, et c'est la musique des sphères que Pythagore entendait.
En chacun, le chant possède un timbre et un registre originaux : l'unique souffle créateur, traversant des canaux multiples, se diversifie pour former une symphonie, une cantate d'amour. Il aura fallu pour cela et il aura suffi que des individus se placent dans un champ de vibrations qui est leur propre essence intime, bain de régénération et source de musique. On le nomme aujourd'hui, sans doute par antiphrase, «inconscient». Là , les instruments muets deviennent sonores. Le royaume des enchantements est désormais leur pays. La vie humaine devient mélodie, poème, danse de mort et de vie, danse d'amour, arrachée à  la grisaille et à  l'absurde, pour se faire valeur et signification, harmonie et parfum.
Les alchimistes affirmaient comme ambition : «spiritualiser le corps et corporifier l'esprit». Pour moi, l'accent est maintenant mis sur le second terme : mon effort doit porter sur la descente de l'esprit et sa présence dans le domaine terrestre ; la musique, art du ciel, doit s'incarner pour refleurir dans des corps devenus instruments dociles.
Ceux qu'on appelle musiciens sont des anges qui nous font sortir dans l'invisible. Pendant les longues années d'obscurité, la musique me fut non seulement une porte, mais un véhicule, une puissante paire d'ailes me soulevant et m'emportant à  mille lieues au-dessus de mes misères. Même si elle ne pouvait m'en libérer pour de bon, elle attestait la réalité d'un autre monde que, plus tard, l'alchimie m'apprendrait à  changer, selon sa promesse, en ciel terrestre.
Ces hommes m'ont fait approcher du secret dont Beethoven disait : «La musique est un savoir surpassant toute sagesse et toute philosophie». C'est avec gratitude que je pense à  ces habitants d'Ailleurs qui ont fait de l'ignorant que j'étais leur concitoyen : avant tout, Beethoven, Mozart, Schubert, Bach (je les range dans l'ordre de ma chronologie personnelle). Les trois derniers m'ont ouvert le ciel, avec, chez Schubert, la tentation d'abandonner la terre ; le premier, Beethoven, a contribué à  éveiller en moi toute la puissance vitale que renferme l'homme et qui se ramasse, par moments, en aspiration à  l'infini, telle la flèche du Sagittaire, patron astrologique de l'auteur de la Neuvième symphonie, qui est aussi le mien.
Mais, autant mettre une mélodie sur un poème parfait me semble un pléonasme, autant il me paraît vain de commenter la musique par des mots et je reprendrai volontiers l'anecdote connue de Beethoven à  qui l'on demande le sens de sa sonate et qui, pour toute réponse, la rejoue. Je m'effacerai donc pour laisser chanter des phrases qui ont éclairé mes ténèbres, charmé mon angoisse, ordonné mon chaos et m'ont prodigué leur consolation.
Aujourd'hui, alors que ma carrière terrestre est bien avancée, la musique des anges a perdu une part de son attrait et je lui préfère le cantique des créatures terrestres. à€ présent, ce qui me touche le plus, ce sont peut-être les notes impromptues que lance, par intervalles, le rossignol du Japon trouvé un matin de septembre dans notre appartement où il était entré de nuit. Gouttes de lumière, rosée de miel, son chant est à  l'image de notre oeuvre ; il est divin et terrestre et goûté des seuls enfants.
Il me ramène à  mon adolescence rêveuse que berçait un air ancien évoquant le chanteur de nos nuits d'été.
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