AU SECOURS - PIRE cauchemar de ma vie d'une précision inouïe
Publié : 04 nov. 2008, 00:00
Bonjour,
Cette nuit j'ai fait sans aucun doute le PIRE cauchemar de TOUTE ma vie... C'est assez long car je me souviens de tout et il y a pleins de détails mais je crois que ça vaut le coup de le raconter... Il a été très intense, c'est beaucoup plus encore qu'une simple sensation de vécu : j'ai vraiment été dans l'ambiance de mon rêve toute la journée !!! Je l'ai raconté à mon copain en rentrant du boulot ce soir, et le simple fait de le raconter m'a fait pleurer. C'est pour dire les émotions intenses qu'il m'a fait ressentir !!!
Voilà le rêve commence avec la mort accidentelle de ma petite soeur. Je la vois sur son lit de mort (pas très gai je sais...). Je la vois encore comme s'il s'agissait d'un souvenir réel. Je ressens encore tout ce que j'ai ressenti. Je pleure. Je pleure beaucoup. Ma mère aussi. La pièce est sombre. Elle est éclairée par des bougies. Ma soeur n'est pas allongée normalement. Elle est tournée sur le côté, recroquevillée sur elle-même. Elle a les yeux fermés. Elle est pâle. Tellement pâle. Elle est froide. Glacée. Elle est petite. Si petite. A chaque fois que je lui prend la main, sa petite main glacée, mon coeur cesse de battre dans ma poitrine. C'est une torture. Je n'arrive pas à y croire. Pourtant c'est vrai. Je ne sais plus de quoi elle est morte. Je suis en dépression. Il n'y a pas beaucoup de monde dans la pièce. Je la serre contre moi. Je caresse son visage et je l'amène contre moi. On me fait sortir. Puis quelques jours passent d'un coup. Mon père (celui de ma soeur en fait, car nous sommes demi-soeurs et ce même dans la vie réelle) vient de Singapour (il y vit aussi dans la vraie vie) car c'est sa fille qui est morte. C'est normal. Il vient pour l'enterrement je crois. Les quelques jours qui ont passé, je n'en ai pas de souvenirs car j'ai sombré dans une grave dépression, un refus d'accepter ce qu'il y a eu et presque une amnésie. Pour m'"aider", mon copain m'a trouvé des copains pas très nets qui lui ont donné toutes sortes de drogues (je me souviens encore de leurs visages mais je ne les connais pas). Dans mon rêve aussi, ce sont des inconnus. Nous sommes dans l'appart' dans lequel nous sommes dans la vraie vie et ma voisine vient me mettre en garde contre tout ce qui est en train de se passer ! Mais je ne l'écoute pas. Je deviens toxicomane en l'espace de ces quelques jours. Quand le père de ma soeur arrive et qu'il me voit dans cet état, je me souviens qu'il me dit : " Ca n'est pas comme ça qu'il faut réagir ! Tu fais tout l'inverse de ce qu'il faut faire ! Ta mère n'a que 2 filles et elle a besoin de toi ! Vous devez vous soutenir l'une de l'autre sinon vous n'y arriverez pas ! Ta soeur non plus ne serait pas fière de toi ! Remonte la pente ! Fais-le au moins pour elle..." Il a raison. Je pleure. Puis je me souviens que ça me fait plaisir quand il me dit : " Moi aussi j'ai besoin de toi ! Je viens de perdre une de MES filles. Je ne veux pas perdre ma 2ème fille !" (c'est lui qui m'a élevé dans la vraie vie, alors forcément ça me ferait plaisir de l'entendre me dire qu'il me considère comme sa fille...). Je me remets à pleurer. Alors je décide de me prendre en main, surtout que j'ai failli perdre mon CDI à cause de tout ça (dans la vraie vie aussi, je viens tout juste de signer un CDI qui me tient à coeur!!!). Mais je décide de "déconner" une dernière fois pour oublier ma peine. Juste une dernière fois. La fois de trop...
Un après-midi, je ne vais pas au travail. C'est un mardi je crois. On prend toutes sortes de drogues et on boit, moi, mon copain et les inconnus qui nous refourguent tout ça ; et on va faire du scooter de mer. On s'amuse. La mer est agitée. Puis c'est l'accident. Et alors tout est flou. Je me souviens des cris, du choc, du bateau qui va s'encastrer dans un port sur pilotis en bois jusque la plage, du sable, du paysage que pourtant je ne connais pas, des gens qui nous entourent... Toute une foule. Puis les pompiers, le Samu, les urgences... Et enfin ma famille, et surtout ma mère. Ses pleurs. Ses cris. Sa souffrance. C'est horrible. Ma pauvre maman... Je ne comprends pas ce qui se passe. Je vois tout ça mais personne ne me voit. Puis tout le monde se retourne. Il y a une route goudronnée en pente derrière la plage que tout le monde prend, résignés... Je ne sais pas pourquoi tout le monde s'en va, mais je les suis. C'est une sacrée montée. Ma mère est en deuil. Elle est habillée tout en noir, et un voile noir masque son visage. Je ne l'ai jamais vue si malheureuse. Elle est soutenue par mon beau-père, effondrée, pas même capable de marcher toute seule. Puis, tout à coup, elle se tourne vers moi, me regarde intensément et me dit froidement : "Ne te retourne pas !". Elle me voit, enfin ! Mais elle me regarde comme si j'étais un fantôme. Evidemment je me retourne. Et là c'est le CHOC : c'est mon corps que je vois sur cette civière ! Le Samu ferme la fermeture éclair jusqu'en haut et m'embarque lentement dans le camion. Mon copain et les autres aussi sont morts. Mais moi, je ne l'ai pas encore compris... Je refuse de "monter" dans le camion avec eux et je suis la foule qui s'en va. Je suis ma mère jusque chez elle. Elle n'arrête pas de me demander en pleurant : "Il ne faut pas que tu me suives comme ça ! Il faut que tu arrêtes. Il faut que tu t'en ailles" Mais je ne veux pas. Alors je rentre chez elle avec elle, elle va se coucher et éteint les lumières. J'entends ses pleurs étouffés dans sa chambre. Elle est au bord du suicide c'est sûr. Je ne comprends toujours pas ce qui se passe. Ou alors je refuse. J'erre un moment dans les couloirs obscurs de chez elle puis quelque chose m'attire dans l'ancienne chambre de ma soeur. Je pousse la porte. Et alors je la vois. Recroquevillée sur le côté comme sur son lit de mort. Mais il y a quelque chose de différent. Je l'entend pleurer ! C'est avec une joie immense que je m'élance alors vers elle ! Mais elle me coupe dans mon élan. Quand elle m'entend arriver derrière elle, elle se retourne et me regarde horrifiée. Je ne comprend pas ce qu'elle a. Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ? Il y a de la peur, de l'effroi même, et du chagrin dans son regard. C'en est terrifiant. Ca me stoppe net dans ma course. Alors elle se met à bégayer, d'une voix blanche : "Non, non, non... Pas toi !" Je ne comprends pas et je lui saute dessus pour la prendre dans mes bras et la secouer dans tous les sens pour la faire réagir : "Mais enfin qu'est-ce que t'as ? Tu ne comprends donc pas ? Réveilles-toi ! Tu pleures, tu respires, tu bouges... Tu es vivante !!! D'ailleurs pourquoi tu pleures ? C'est génial au contraire !!!" Alors elle me fait tristement : " C'est toi qui ne comprend pas... Réfléchis... Si tu me vois et que je te voie..." Je comprend trop bien. Mais je ne veux toujours pas comprendre. Alors je lui caresse le visage sans plus pouvoir m'arrêter, ne cessant de répéter : "Tu es vivante, tu es vivante, VIVANTE... Ma petite pupuce..." (c'est aussi comme ça que je l'appelle dans la vraie vie). Et elle se met à pleurer, pleurer, pleurer... Puis je me mets à pleurer moi aussi, sans trop savoir pourquoi, ou plutôt si, en le sachant au fond de moi... Je lui demande de m'expliquer. Alors elle me fait : "Tu veux rentrer toi aussi ?" ???????????????? (je ne sais pas ce que ça signifie) C'est plus une explication qu'une question. Je comprends que je suis morte moi aussi. Et je me réveille...
Mais je suis à demi consciente dans mon lit. Je ne veux pas que mon rêve se termine. Je veux comprendre le sens de cette phrase. Alors l'incroyable se produit... mon rêve se poursuit !!! Je suis face à ma soeur, sur son lit, dans sa chambre, dans le noir. Elle est si pâle qu'il n'est pas dur de deviner qu'elle n'est pas réelle, qu'elle est un fantôme. Mais elle ne me fait pas peur. C'est ma petite soeur. Et puis, j'en suis un moi aussi, alors... Je lui demande : "rentrer où?" Une grande lumière apparaît alors derrière elle. Je sais ce qu'elle signifie. Elle est là pour ma soeur. Et je ne veux pas qu'elle y entre... Mais elle n'a pas le choix. Je le lis dans ses grands yeux tristes. Elle lâche ma main à contrecoeur. Pourquoi m'a -t-elle dit : "Tu VEUX rentrer toi aussi ?" Je ne VEUX pas rentrer, moi ! Je ne voulais pas mourir !!! Ma soeur me dit alors : "Je dois y aller. C'est mon tour. Je n'ai pas le choix. Je ne peux plus attendre davantage. On doit se séparer." Ca lui fend le coeur de se séparer de moi et de me lâcher la main mais je sens qu'elle a quand même été contente de me voir une dernière fois avant de "partir". Je tente de l'en empêcher, mais elle me dit qu'on ne peut rien contre ça. Alors je tente de la suivre, mais elle m'en empêche : "Toi tu as de la chance. Tu as encore le choix ! C'est une chance inespérée !" Je ne comprends pas. Elle me dit : "Retourne-toi !" Ce que je fais. Derrière moi, le couloir obscur, et une souffrance... ATROCE ! Je souffre de TOUT mon corps. C'est terrible. Si terrible que je préfère en mourir. Jamais je n'ai autant souffert de toute ma vie ! Je comprends que c'est mon corps, "en bas", qui souffre. Ce corps qui lutte pour rester en vie. Ce corps à l'hôpital. Car en fait je ne suis pas tout à fait morte... Mais la souffrance est trop intense. Je me retourne encore une fois vers ma soeur. Elle est aspirée de plus en plus par cette lumière. Je me sens bien avec elle. Je veux rester auprès de ma petite soeur. Je ne veux pas la perdre. Et surtout, cette lumière est douce, si douce... Chaude, si chaude... Apaisante, si apaisante... Je veux partir avec elle. Elle me supplie de retourner "de là d'où je viens". Elle me dit : "Penses à maman ! Fais le pour elle. Pour elle et pour moi. S'il te plaît, fais moi plaisir ! Sois forte ! Il faut que tu y retournes ! Ne laisses pas maman seule sans ses 2 filles... Deux filles perdues à quelques jours d'intervalle ! C'est trop dur. Elle n'en a pas d'autres ! Sa vie sera foutue. Elle ne tiendra pas le coup. Elle se suicidera si tu ne restes pas. Tu n'as pas le droit de lui faire ça. Il y a des gens qui ont besoin de toi. Ne sois pas égoïste. Assumes tes conneries !" Je sais qu'elle a raison. Ma soeur, avec un pouvoir magique, augmente alors le "son" de ce qui se passe en bas, sur Terre... Les pleurs de maman, seule dans sa chambre, résonnent tout autour de nous. Ils me fendent le coeur. Alors je me retourne. Mais la douleur n'est pas supportable. Je regarde encore ma soeur, qui s'éloigne de plus en plus, et elle a cette dernière phrase qui va me convaincre définitivement : " Résistes ! Je sais que ça va être dur. Je sais que la souffrance est atroce. Mais souffrir, c'est être en vie, et il n'y a rien de plus précieux que la vie. J'ai perdu la mienne et je le regrette. Après il est trop tard. Te rends-tu compte de la chance qui s'offre à toi ? Tu ne dois pas la gâcher, aussi dur soit-il. Je serais avec toi pour accompagner ta douleur. Cette douleur, je la vivrais avec toi, et tu le sais ! Alors vas-y. Au moins, tu vivras en sachant qu'"après", c'est bien, c'est doux et c'est apaisant. Et surtout que je t'attend. On se retrouvera "après". Tu auras de la chance de vivre en sachant ça. Même si la vie est moins bien, au moins tu seras avec maman et ceux qui t'aiment et ont encore besoin de toi. Rejoins-les même dans la douleur, et après on se retrouve pour être bien ! Une vie après cette souffrance qu'il te reste à endurer, et après l'éternité ensemble... Que demander de mieux ?" Elle avait raison. La vie valait la peine d'être vécue, même s'il fallait passer par la plus grande des souffrances. Et "après", c'est encore mieux... Je lui ai souri, et elle est partie. Je me suis à nouveau réveillée.
Je crois que j'ai choisi la vie...
Des avis ???
Cette nuit j'ai fait sans aucun doute le PIRE cauchemar de TOUTE ma vie... C'est assez long car je me souviens de tout et il y a pleins de détails mais je crois que ça vaut le coup de le raconter... Il a été très intense, c'est beaucoup plus encore qu'une simple sensation de vécu : j'ai vraiment été dans l'ambiance de mon rêve toute la journée !!! Je l'ai raconté à mon copain en rentrant du boulot ce soir, et le simple fait de le raconter m'a fait pleurer. C'est pour dire les émotions intenses qu'il m'a fait ressentir !!!
Voilà le rêve commence avec la mort accidentelle de ma petite soeur. Je la vois sur son lit de mort (pas très gai je sais...). Je la vois encore comme s'il s'agissait d'un souvenir réel. Je ressens encore tout ce que j'ai ressenti. Je pleure. Je pleure beaucoup. Ma mère aussi. La pièce est sombre. Elle est éclairée par des bougies. Ma soeur n'est pas allongée normalement. Elle est tournée sur le côté, recroquevillée sur elle-même. Elle a les yeux fermés. Elle est pâle. Tellement pâle. Elle est froide. Glacée. Elle est petite. Si petite. A chaque fois que je lui prend la main, sa petite main glacée, mon coeur cesse de battre dans ma poitrine. C'est une torture. Je n'arrive pas à y croire. Pourtant c'est vrai. Je ne sais plus de quoi elle est morte. Je suis en dépression. Il n'y a pas beaucoup de monde dans la pièce. Je la serre contre moi. Je caresse son visage et je l'amène contre moi. On me fait sortir. Puis quelques jours passent d'un coup. Mon père (celui de ma soeur en fait, car nous sommes demi-soeurs et ce même dans la vie réelle) vient de Singapour (il y vit aussi dans la vraie vie) car c'est sa fille qui est morte. C'est normal. Il vient pour l'enterrement je crois. Les quelques jours qui ont passé, je n'en ai pas de souvenirs car j'ai sombré dans une grave dépression, un refus d'accepter ce qu'il y a eu et presque une amnésie. Pour m'"aider", mon copain m'a trouvé des copains pas très nets qui lui ont donné toutes sortes de drogues (je me souviens encore de leurs visages mais je ne les connais pas). Dans mon rêve aussi, ce sont des inconnus. Nous sommes dans l'appart' dans lequel nous sommes dans la vraie vie et ma voisine vient me mettre en garde contre tout ce qui est en train de se passer ! Mais je ne l'écoute pas. Je deviens toxicomane en l'espace de ces quelques jours. Quand le père de ma soeur arrive et qu'il me voit dans cet état, je me souviens qu'il me dit : " Ca n'est pas comme ça qu'il faut réagir ! Tu fais tout l'inverse de ce qu'il faut faire ! Ta mère n'a que 2 filles et elle a besoin de toi ! Vous devez vous soutenir l'une de l'autre sinon vous n'y arriverez pas ! Ta soeur non plus ne serait pas fière de toi ! Remonte la pente ! Fais-le au moins pour elle..." Il a raison. Je pleure. Puis je me souviens que ça me fait plaisir quand il me dit : " Moi aussi j'ai besoin de toi ! Je viens de perdre une de MES filles. Je ne veux pas perdre ma 2ème fille !" (c'est lui qui m'a élevé dans la vraie vie, alors forcément ça me ferait plaisir de l'entendre me dire qu'il me considère comme sa fille...). Je me remets à pleurer. Alors je décide de me prendre en main, surtout que j'ai failli perdre mon CDI à cause de tout ça (dans la vraie vie aussi, je viens tout juste de signer un CDI qui me tient à coeur!!!). Mais je décide de "déconner" une dernière fois pour oublier ma peine. Juste une dernière fois. La fois de trop...
Un après-midi, je ne vais pas au travail. C'est un mardi je crois. On prend toutes sortes de drogues et on boit, moi, mon copain et les inconnus qui nous refourguent tout ça ; et on va faire du scooter de mer. On s'amuse. La mer est agitée. Puis c'est l'accident. Et alors tout est flou. Je me souviens des cris, du choc, du bateau qui va s'encastrer dans un port sur pilotis en bois jusque la plage, du sable, du paysage que pourtant je ne connais pas, des gens qui nous entourent... Toute une foule. Puis les pompiers, le Samu, les urgences... Et enfin ma famille, et surtout ma mère. Ses pleurs. Ses cris. Sa souffrance. C'est horrible. Ma pauvre maman... Je ne comprends pas ce qui se passe. Je vois tout ça mais personne ne me voit. Puis tout le monde se retourne. Il y a une route goudronnée en pente derrière la plage que tout le monde prend, résignés... Je ne sais pas pourquoi tout le monde s'en va, mais je les suis. C'est une sacrée montée. Ma mère est en deuil. Elle est habillée tout en noir, et un voile noir masque son visage. Je ne l'ai jamais vue si malheureuse. Elle est soutenue par mon beau-père, effondrée, pas même capable de marcher toute seule. Puis, tout à coup, elle se tourne vers moi, me regarde intensément et me dit froidement : "Ne te retourne pas !". Elle me voit, enfin ! Mais elle me regarde comme si j'étais un fantôme. Evidemment je me retourne. Et là c'est le CHOC : c'est mon corps que je vois sur cette civière ! Le Samu ferme la fermeture éclair jusqu'en haut et m'embarque lentement dans le camion. Mon copain et les autres aussi sont morts. Mais moi, je ne l'ai pas encore compris... Je refuse de "monter" dans le camion avec eux et je suis la foule qui s'en va. Je suis ma mère jusque chez elle. Elle n'arrête pas de me demander en pleurant : "Il ne faut pas que tu me suives comme ça ! Il faut que tu arrêtes. Il faut que tu t'en ailles" Mais je ne veux pas. Alors je rentre chez elle avec elle, elle va se coucher et éteint les lumières. J'entends ses pleurs étouffés dans sa chambre. Elle est au bord du suicide c'est sûr. Je ne comprends toujours pas ce qui se passe. Ou alors je refuse. J'erre un moment dans les couloirs obscurs de chez elle puis quelque chose m'attire dans l'ancienne chambre de ma soeur. Je pousse la porte. Et alors je la vois. Recroquevillée sur le côté comme sur son lit de mort. Mais il y a quelque chose de différent. Je l'entend pleurer ! C'est avec une joie immense que je m'élance alors vers elle ! Mais elle me coupe dans mon élan. Quand elle m'entend arriver derrière elle, elle se retourne et me regarde horrifiée. Je ne comprend pas ce qu'elle a. Pourquoi me regarde-t-elle comme ça ? Il y a de la peur, de l'effroi même, et du chagrin dans son regard. C'en est terrifiant. Ca me stoppe net dans ma course. Alors elle se met à bégayer, d'une voix blanche : "Non, non, non... Pas toi !" Je ne comprends pas et je lui saute dessus pour la prendre dans mes bras et la secouer dans tous les sens pour la faire réagir : "Mais enfin qu'est-ce que t'as ? Tu ne comprends donc pas ? Réveilles-toi ! Tu pleures, tu respires, tu bouges... Tu es vivante !!! D'ailleurs pourquoi tu pleures ? C'est génial au contraire !!!" Alors elle me fait tristement : " C'est toi qui ne comprend pas... Réfléchis... Si tu me vois et que je te voie..." Je comprend trop bien. Mais je ne veux toujours pas comprendre. Alors je lui caresse le visage sans plus pouvoir m'arrêter, ne cessant de répéter : "Tu es vivante, tu es vivante, VIVANTE... Ma petite pupuce..." (c'est aussi comme ça que je l'appelle dans la vraie vie). Et elle se met à pleurer, pleurer, pleurer... Puis je me mets à pleurer moi aussi, sans trop savoir pourquoi, ou plutôt si, en le sachant au fond de moi... Je lui demande de m'expliquer. Alors elle me fait : "Tu veux rentrer toi aussi ?" ???????????????? (je ne sais pas ce que ça signifie) C'est plus une explication qu'une question. Je comprends que je suis morte moi aussi. Et je me réveille...
Mais je suis à demi consciente dans mon lit. Je ne veux pas que mon rêve se termine. Je veux comprendre le sens de cette phrase. Alors l'incroyable se produit... mon rêve se poursuit !!! Je suis face à ma soeur, sur son lit, dans sa chambre, dans le noir. Elle est si pâle qu'il n'est pas dur de deviner qu'elle n'est pas réelle, qu'elle est un fantôme. Mais elle ne me fait pas peur. C'est ma petite soeur. Et puis, j'en suis un moi aussi, alors... Je lui demande : "rentrer où?" Une grande lumière apparaît alors derrière elle. Je sais ce qu'elle signifie. Elle est là pour ma soeur. Et je ne veux pas qu'elle y entre... Mais elle n'a pas le choix. Je le lis dans ses grands yeux tristes. Elle lâche ma main à contrecoeur. Pourquoi m'a -t-elle dit : "Tu VEUX rentrer toi aussi ?" Je ne VEUX pas rentrer, moi ! Je ne voulais pas mourir !!! Ma soeur me dit alors : "Je dois y aller. C'est mon tour. Je n'ai pas le choix. Je ne peux plus attendre davantage. On doit se séparer." Ca lui fend le coeur de se séparer de moi et de me lâcher la main mais je sens qu'elle a quand même été contente de me voir une dernière fois avant de "partir". Je tente de l'en empêcher, mais elle me dit qu'on ne peut rien contre ça. Alors je tente de la suivre, mais elle m'en empêche : "Toi tu as de la chance. Tu as encore le choix ! C'est une chance inespérée !" Je ne comprends pas. Elle me dit : "Retourne-toi !" Ce que je fais. Derrière moi, le couloir obscur, et une souffrance... ATROCE ! Je souffre de TOUT mon corps. C'est terrible. Si terrible que je préfère en mourir. Jamais je n'ai autant souffert de toute ma vie ! Je comprends que c'est mon corps, "en bas", qui souffre. Ce corps qui lutte pour rester en vie. Ce corps à l'hôpital. Car en fait je ne suis pas tout à fait morte... Mais la souffrance est trop intense. Je me retourne encore une fois vers ma soeur. Elle est aspirée de plus en plus par cette lumière. Je me sens bien avec elle. Je veux rester auprès de ma petite soeur. Je ne veux pas la perdre. Et surtout, cette lumière est douce, si douce... Chaude, si chaude... Apaisante, si apaisante... Je veux partir avec elle. Elle me supplie de retourner "de là d'où je viens". Elle me dit : "Penses à maman ! Fais le pour elle. Pour elle et pour moi. S'il te plaît, fais moi plaisir ! Sois forte ! Il faut que tu y retournes ! Ne laisses pas maman seule sans ses 2 filles... Deux filles perdues à quelques jours d'intervalle ! C'est trop dur. Elle n'en a pas d'autres ! Sa vie sera foutue. Elle ne tiendra pas le coup. Elle se suicidera si tu ne restes pas. Tu n'as pas le droit de lui faire ça. Il y a des gens qui ont besoin de toi. Ne sois pas égoïste. Assumes tes conneries !" Je sais qu'elle a raison. Ma soeur, avec un pouvoir magique, augmente alors le "son" de ce qui se passe en bas, sur Terre... Les pleurs de maman, seule dans sa chambre, résonnent tout autour de nous. Ils me fendent le coeur. Alors je me retourne. Mais la douleur n'est pas supportable. Je regarde encore ma soeur, qui s'éloigne de plus en plus, et elle a cette dernière phrase qui va me convaincre définitivement : " Résistes ! Je sais que ça va être dur. Je sais que la souffrance est atroce. Mais souffrir, c'est être en vie, et il n'y a rien de plus précieux que la vie. J'ai perdu la mienne et je le regrette. Après il est trop tard. Te rends-tu compte de la chance qui s'offre à toi ? Tu ne dois pas la gâcher, aussi dur soit-il. Je serais avec toi pour accompagner ta douleur. Cette douleur, je la vivrais avec toi, et tu le sais ! Alors vas-y. Au moins, tu vivras en sachant qu'"après", c'est bien, c'est doux et c'est apaisant. Et surtout que je t'attend. On se retrouvera "après". Tu auras de la chance de vivre en sachant ça. Même si la vie est moins bien, au moins tu seras avec maman et ceux qui t'aiment et ont encore besoin de toi. Rejoins-les même dans la douleur, et après on se retrouve pour être bien ! Une vie après cette souffrance qu'il te reste à endurer, et après l'éternité ensemble... Que demander de mieux ?" Elle avait raison. La vie valait la peine d'être vécue, même s'il fallait passer par la plus grande des souffrances. Et "après", c'est encore mieux... Je lui ai souri, et elle est partie. Je me suis à nouveau réveillée.
Je crois que j'ai choisi la vie...
Des avis ???